Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Chez moi

On en parle

Une quête ?


En ce moment

Avis de passage


Victor Hugo contre la peine de mort
--> un combat littéraire mais virulent

Je vous présente ci-dessous un travail que j'ai effectué avec des amies quand j'étais en 1re L, dans le cadre des TPE (je suppose que certains d'entre vous ont connu ça, et le connaissent encore). Nous avions pour matières le français et l'histoire, et nous avons décidé d'écrire le journal intime d'un jeune garçon devant faire face à l'abotlition de la , en montrant l'évolution de son point de vue. Nous nous sommes basées sur de nombreux textes de , que vous pouvez consulter si le sujet vous intéresse. Voilà, bonne lecture !

Lundi 7 Septembre 1981

Cher journal,

          On m’a offert ce carnet hier pour mes 16 ans et j’ai décidé de lui confier mes secrets. Je m’appelle Benjamin Océpalhajoy et je suis en classe de 1° A depuis ce matin. La rentrée, quel cadeau ! Le seul avantage, c’est que j’ai retrouvé ma meilleure amie Juliette-Isabelle.
          Au fait, j’aimerais donner un nom à ce journal comme s’il s’agissait d’une personne réelle. Comment vais-je l’appeler ? ... J’ai trouvé ! Je vais le nommer J-I, j’aurai ainsi l’impression de parler directement à mon amie. Je peux maintenant te tutoyer.
Alors, je te dis au revoir et à bientôt.

Vendredi 2 Octobre

Chère J-I,

          Le débat autour de la peine de mort est relancé avec la proposition de loi de Robert Badinter, député à l'Assemblée nationale. J’ai eu à ce sujet une longue dispute avec mon ami Xavier qui, lui, est pour l’abolition. Deux camps se sont formés parmi la population et la tension est presque palpable. J’ai quant à moi une opinion bien arrêtée sur je sujet : je pense que les criminels ne méritent pas de vivre.
          D’ailleurs, Juliette-Isabelle partage mon point de vue. C’est pour cela qu’elle a pris ma défense lors de mon altercation avec Xavier. Grâce à elle, nous avons évité d’en venir aux mains. Mais elle n’y arrivera peut-être pas la prochaine fois... Je te raconterai.

Vendredi 9 Octobre

Chère J-I,

La peine de mort a été abolie.

Lundi 12 Octobre

Chère J-I,

Mademoiselle Marégourin, mon professeur de français, a décidé de nous faire étudier des œuvres de Victor Hugo contre la peine de mort à l’occasion de l’abolition. Nous allons analyser en particulier Le Dernier jour d’un condamné et L’Echafaud. Je ne vois pas l’intérêt d’un tel travail car j’approuve les exécutions. En effet, je pense que certains crimes méritent le mort et je n’ai pas l’intention de changer d’avis.

Jeudi 5 Novembre

Chère J-I,

          Aujourd'hui, je suis allé me faire inscrire sur les registres à la mairie car j'ai eu seize ans le six septembre. J'ai vu des feuilles placardées dans le hall. Le nom de Badinter y était écrit en gros, ce qui a attiré mon regard car on parle beaucoup de lui en ce moment. Il s'agissait du discours qu'il avait prononcé à l'Assemblée Nationale le dix-sept septembre. Cela m'a donné envie de chercher la loi sur l'abolition de la peine capitale. Après m'être renseigné, je l'ai trouvée dans le Journal Officiel à la Maison de la presse. Je n'ai retenu que l'article 1 : " La peine de mort est abolie. " Cela m'a profondément marqué et m'a incité à vouloir comprendre pourquoi des personnes approuvent ce décret.
          Mme Marégourin nous a d'ailleurs distribué quelques citations de Victor Hugo pour amorcer le travail. Deux passages ont particulièrement retenu mon attention : " J'ai encore dans l'oreille, après plus de quarante ans, et j'aurai toujours dans l'âme, l'épouvantable cri de la suppliciée. Pour moi, c'était une voleuse, ce fut une martyre. Je sortis de là déterminé - j'avais seize ans - à combattre à jamais les mauvaises actions de la loi. " et " L'échafaud est le plus insolent des outrages à la dignité humaine, à la civilisation et au progrès. " Le premier extrait m'a permis de découvrir que Victor Hugo, à mon âge, avait des idées contraires aux miennes. Je ne peux cependant pas me mettre à sa place : je n'ai moi-même jamais vu le couperet tomber et le sang tacher les mains du bourreau. Dorénavant, je n'en aurai pas l'occasion... De plus, je ne suis pas entièrement d'accord avec le second extrait car je pense que l'éradication des criminels peut contribuer au progrès.

Samedi 28 Novembre

Chère J-I,

          Je ne sais plus du tout où j'en suis. En classe, nous avons étudié la défense de Charles Hugo par son père. En effet, le jeune homme était accusé de " manquement grave au respect de la loi ". L'écrivain a relaté l'histoire d'un condamné qui avait tenté, le jour de son exécution, d'échapper à une mort atroce. Il s'était débattu avec rage pendant plus d'une demi-heure, lutte féroce et bestiale où les exécuteurs sont les prédateurs. On avait finalement ramené ce pauvre homme dans sa cellule mais sans renoncer à l'idée de le tuer. Le récit de sa fin m'a bouleversé : " Et le soir, on prend un renfort de bourreaux, on garrotte l'homme de telle sorte qu'il ne soit plus qu'une chose inerte, et à la nuit tombée on le rapporte sur la place publique, pleurant, hurlant, hagard, tout ensanglanté, appelant la vie, appelant Dieu, appelant son père et sa mère, car devant la mort cet homme était redevenu un enfant. On le hisse sur l'échafaud et sa tête tombe ! " L'être humain devient, dans les mains de ses tortionnaires, un objet qu'ils manipulent à leur guise.
        D'autre part, le poème intitulé L'Echafaud m'a beaucoup impressionné. L'effroi et l'émotion de Victor Hugo sont notamment perceptibles dans cette strophe : 

Le crépuscule vint, aux fantômes pareil.
Et j'étais toujours là, je regardais la hache,
La nuit, la ville immense et la petite tache.

C'est surtout l'antithèse de ce dernier vers qui m'a marqué. J'ai aussi retenu la fin de la poésie, qui traduit bien les sentiments de l'auteur :

[...] Et mon regard
Errait, ne voyant plus rien qu'à travers un voile,
De la goutte de sang à la goutte d'étoile.

J'ai l'impression que, face à la guillotine, Victor Hugo éprouve le désarroi qui me tourmente en ce moment.

Samedi 19 Décembre

Chère J-I,

          Hier, madame Marégourin nous a demandé de lire Le Dernier jour d’un condamné pendant les vacances. Peut-être que cette œuvre va m’aider à choisir mon camp. En effet, je ne sais toujours pas si je dois être pour ou contre la peine de mort.
          Par ailleurs, nous avons parlé des exécutions de personnages célèbres tels que Louis XVI. C’est ainsi que j’ai découvert par hasard qui fut à l’origine de la guillotine : Joseph-Ignace Guillotin. Je me suis rendu compte avec étonnement que ses initiales correspondent aux tiennes, Juliette-Isabelle. Tu dois sûrement en être fière puisque, comme lui, tu approuves ce châtiment. Je t’écrirai pour te faire part de l’avancée de ma lecture et de mes sentiments. A bientôt.

Mardi 29 Décembre

Chère J-I,

          J’ai presque fini l’œuvre renversante de Victor Hugo. Je dis " renversante " car elle a commencé à bouleverser mes idées. J’en viens à me demander si l’abolition de la peine de mort n’est pas une bonne décision. Le Dernier jour d’un condamné me fait pencher pour cet avis, surtout le chapitre XXXIX dont je relève ici un passage poignant : " Eh ! Qu’est-ce donc que cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour ? Qu’est-ce que les angoisses de cette journée irréparable, qui s’écoule si lentement et si vite ? Qu’est-ce que cette échelle de torture qui aboutit à l’échafaud ? Apparemment ce n’est pas là souffrir. […] Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils sûrs ? Qui le leur a dit ? Conte-t-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante au bord du panier, et qu’elle ait crié au peuple : " Cela ne fait pas de mal ! "
          J’ai longuement discuté au sujet du livre avec mon ami Xavier, qui m’a conforté dans ma nouvelle opinion. Il a repris à son compte un argument de Badinter : " Utiliser contre les terroristes la peine de mort, c’est, pour une démocratie, faire siennes les valeurs de ces derniers. " D’ailleurs, pour lui prouver que je suis moi aussi d’accord avec cet homme, j’ai cité une autre de ses idées : " La justice tuerait moins par vengeance que par prudence. […] L’assassin doit mourir tout simplement parce que, ainsi, il ne récidivera pas. " Nous sommes donc restés en bons termes alors que je m’éloigne de plus en plus de Juliette-Isabelle. A bientôt…

Vendredi 1er Janvier 1982

Cher journal,

          Comme tu peux le remarquer, je ne t’appelle plus J-I. En effet, j’ai fini Le Dernier jour d’un condamné et cette lecture a été pour moi décisive. Elle m’a ouvert les yeux et j’ai pris conscience que la peine de mort est atroce. Je suis complètement d’accord avec la première évidence qu’énonce Badinter : " Dans les pays de liberté, l’abolition est presque partout la règle ; dans les pays où règne la dictature, la peine de mort est partout pratiquée. " Je me suis d’ailleurs querellé avec Juliette-Isabelle car je n’arrive pas à la persuader du bienfait de l’abolition.
          C’est pour cette raison que j’ai décidé de ne plus te donner ses initiales. Ce sont en plus celles de Joseph-Ignace, à qui je n’ai pas envie de rende hommage. Je me demande aujourd’hui comment j’ai pu être assez stupide pour approuver ces odieux et abominables crimes contre la dignité humaine.
Je suis content que mon professeur de français nous ait donné ce travail à faire et je l’en remercie. Je vais ainsi pouvoir commencer l’année avec de nouvelle idées : je suis contre la peine de mort. A bientôt.

Lundi 29 avril 2002

Cher Journal,

Cela fait bien longtemps que je ne t'ai pas écrit car je t'avais égaré pendant le déménagement. Bien des choses ont changé depuis la dernière fois sauf mon opinion envers la peine de mort : j'ai aujourd'hui trente-six ans et je suis avocat. Je défends les Droits de l'Homme et évite les abus. Un évènement récent m'a fait réfléchir : l'arrivée au second tour des élections présidentielles d'un candidat de l'extrême droite. Ayant relu ce que j'ai écrit il y a vingt ans, je me demande comment, de nos jours, on peut encore soutenir que la peine capitale est un bienfait pour la société... Je me battrai toujours pour faire la lumière sur les injustices, découvrir la vérité et faire acquitter les innocents.

Imaginé par Némésia dans la rubrique Dossiers thématiques


Idées:

  Songe
Songe
22-10-04
à 01:01

Nemesia,

 

J'ai ressenti bien des émotions à lire ce superbe travail sur la peine de mort et qui dépeint si bien le travail de conscience qu'on peut être amené à faire sur soi-même vis à vis d'un préjugé.

Je suis toujours très ému quand je lis ces passages où un homme appelant à la vie est condamné à mourir. Ca me suggère tellement les récits des camps de concentration et quelques scènes épouvantables du cinéma (la fin de Dancer in the Dark m'a littéralement fait fondre en larmes tellement elle est dure, de même pour la fin de la ligne verte) ou les récits de mon grand-père suivant la route vers Varsovie où on avait pendu les russes tout du long aux pilones ...

J'ai véritablement mal quand le souffle de la vie est coupé ainsi envers et contre tout, implacablement, insensiblement, inhumainement ...

Aujourd'hui on parle de faire rentrer la Turquie en Europe qui appliquait il y a deux ans encore la peine de mort, aujourd'hui les Etats-Unis appliquent la peine de mort alors qu'on prête serment sur la bible en justice, une bible dont l'un des commandements est "tu ne tueras point". Comment ne pas se poser la question du pouvoir qu'un homme a de tuer au nom de la justice quand cette justice condamne absolument le meurtre ?

Et pour laisser le dernier mot à Jean Jaurès :

 "La peine de mort est contraire à ce que l'humanité depuis deux mille ans a pensé de plus haut et rêve de plus noble."


  Nemesia
Nemesia
22-10-04
à 10:45

Re:

Je suis contente que ce travail t'ait plu, on a en effet essayé de bien montrer l'évolution psychologique du jeune garçon et sa confusion.
Les camps de concentration sont un sujet toujours très sensible et émouvant je pense. Et aussi très intéressant... De même que Dancer in the dark, que j'ai trouvé vraiment magnifique (si tu aimes les films tristes, je te conseille Le cercle des poètes disparus...).
Le paradoxe que tu soulèves à propos des Etats-Unis est tout à fait évident : le Président prête serment sur la Bible et pratique la peine de mort, alors que cette même Bible dit clairement et définitivement " Tu ne tueras point " !
Mais personnellement, je ne peux pas dire que je sois totalement contre la peine de mort. Bien sûr, en tant que chrétienne, je devrais privilégier le pardon et la miséricorde au lieu de la punition et de la vengeance (la Justice ?), mais j'estime malgré tout que certains crimes mériteraient ce châtiment (viols, meurtres...). Cependant, je ne pense pas que l'on puisse instaurer la peine de mort dans les pays démocratiques car il y a toujours, hélas, des abus dûs aux faiblesses humaines. L'homme va toujours d'une extrémité à l'autre...


  Songe
Songe
22-10-04
à 11:40

Re: Re:

Je pense que ce n'est pas une question d'abus mais une question de définition : en démocratie tous les hommes sont censés être égaux en droits et en devoirs. Comment alors juger qu'un homme mérite plus qu'un autre de mourir ? Ca finit par être l'avis du jury qui détermine. Or dans une région où le jury est extrait d'une population profondément attachée à une tradition donnée, on ne pourra pas considérer qu'il sera objectif et on pourra même penser qu'il est sous pression sociale.

Tu dis meurtre et viol mais je ne suis pas d'accord du tout parce que c'est une généralisation qui met tout le monde dans le même panier : la femme qui tue son mari qui la bat, le jeune délinquant qui tue un policier dans une course-poursuite, l'homme qui tue de désespoir, l'homme qui tue par vengeance, l'homme qui tue par haine ... de même on a le violeur multi récidiviste et le jeune qui a été amené à participer à une tournante poussé par ses complices et qui va se retrouver avec la tête sur le billot. Si je prends l'exemple des deux jeunes qui après avoir vu le film Tueurs nés se sont offert une petite virée au fusil à pompe et on abattu tous ceux qui se présentaient sur leur passage, et dont l'un des deux a été abattus et l'autre, sa copine, après plusieurs années de prisons, regrette amèrement son geste et a pris conscience de la valeur d'une vie humaine.

Je considère qu'il y a toujours abus quand on applique la peine capitale parce que c'est une jugement subjectif qu'on ne pourra jamais légitimer totalement : quel droit l'homme a-t-il sur la vie d'un autre, serait-ce au nom d'une justice ?

Je crois que là où notre société n'est pas encore au clair c'est dans sa relation à la mort et notamment à l'euthanasie : je pense que si on ne peut condamner un homme à la mort comme seule issue, on devrait lui en proposer l'alternative à la perpetuité. Cet homme là aurait alors à disposition les moyens pour mettre fin à ses jours mais aucun homme ne porterait alors la responsabilité de sa mort. Quant aux abus, je pense que si on exerce un contrôle sévère comme en Belgique sur l'euthanasie, on en aura vraiment une quantité infime (je crois qu'il y en a bien assez entre gardiens et prisonniers pour qu'on ne doive pas craindre ceux-là).

Comme je le disais, je suis d'accord avec la proposition selon laquelle "la violence est le refuge de l'incompétence" et je considère tout acte qui attente à la personne physique comme un acte de violence auquel il existe des alternatives; en revanche je considère qu'il est bien plus juste de condamner un homme qui lèse la société à un travail de bien commun. La mort ne laissera jamais qu'un grand trou derrière elle que rien ne pourra venir combler vraiment alors que le rachat d'une faute, même partiel (dans le cas où cette faute est si grande que rien ne saura vraiment la racheter tant que la ou les victimes ne le reconnaîtront pas) aura au moins abouti à une oeuvre de bien social.

Amnesty international se bat dans le monde entier pour faire reconnaître la peine de mort comme un acte de barbarie et rien que pour cette raison il est important qu'un pays démocratique comme le notre atteste représenter les valeurs que défend cette ONG (et d'autres) en défendant la déclaration universelle des droits de l'homme.

L'article 15 de la déclaration des droits de l'homme dit que : "La loi ne doit décerner que des peines strictement et évidemment NECESSAIRE : les peines doivent être proportionnées au délit et UTILES à la société". Je ne suis pas certain qu'on puisse légitimé quelque peine de mort que ce soit en la désignant comme "nécessaire" ou "utile à la société".

Et comme le dis Robert Badinter, si c'est sur le caractère dissuasif de la peine de mort qu'on compte alors on se trompe parce que la passion criminelle de l'homme sera toujours trop grande pour être dissuadée par un châtiment quelconque.

Si tu es chrétienne (je ne le suis pas, je suis athée, agnostique) alors la religion te dirait que seul le divin est en mesure de juger du mérite ou non d'un homme à mourir et que cette décision appartient à lui seul.

Je souhaite de tout mon coeur que jamais dans ce pays on ne voye réapparaître un couloir de la mort avec un instrument de mort au bout parce que ce jour-là la justice aura commis un abus d'autorité.


  Nemesia
Nemesia
22-10-04
à 17:35

Re: Re: Re:

C'est vrai que la peine de mort peut paraître subjective, dûe à l'humeur et à la culture du juge : je suis d'accord avec toi sur ce point. Et c'est justement pour tout ce que tu dis sur l'abus (lié à la généralisation et à l'uniformisation des crimes) que je ne souhaite pas moi non plus voir rétablir la peine de mort, en France pas plus qu'ailleurs.
Par contre, je ne comprends pas très bien ce que tu dis de l'euthanasie. Personnellement je suis pour, car je pense que l'on devrait tous pouvoir choisir l'heure de notre mort, mais comment la rapproches-tu de la peine de mort ?
Quant à réparer la faute que l'on a commise en travaillant pour la société... j'avoue que je ne suis pas convaincue. Comment atténuer la douleur de parents à qui l'on a pris leur unique enfant, ou celle d'une jeune fille qui a perdu sa virginité dans des circonstances atroces ? J'espère que tu ne m'en voudras pas trop d'utiliser des exemples aussi durs, mais je pense que c'est nécessaire. Et je vois mal en quoi la prison serait plus réparatrice que la mort... Est-elle vraiment plus nécessaire ?
Et pour finir, malgré tous mes arguments, je partage ton souhait...


  Songe
Songe
25-10-04
à 10:29

Re: Re: Re: Re:

Concernant la peine de mort, je ne dénonce pas la possibilité d'un abus mais je considère la peine de mort elle-même comme un abus d'autorité judiciaire.

Je faisais un rapprochement avec l'Euthanasie parce que, bien qu'étant contre la peine de mort, je suis pour le droit des prisonniers à se donner la mort comme alternative à la perpétuité (sous contrôle étroit de la justice) parce que je considère à peu près aussi violent de condamner à mort que de condamner à vie.

Pour les victimes, je considère qu'aussi dur la peine puisse être, elle n'est pas là pour soulager les victimes mais pour juger un individu associal et représentant un danger pour la société. La justice a pour moi une vertu davantage préventive que punitive. Et si j'évoque le travail ce n'est pas vis à vis des victimes qui sont de toutes façons marquées à vie, que le coupable soit exécuté ou non, mais vis à vis d'une société qui continue à payer pour entretenir un homme dans une cellule durant toute sa vie. Je suis contre la peine de mort parce que c'est tuer un tueur (et au passage je note que certains violeurs sont eux-même violés dans les prisons sans que les gardiens ne bougent le petit doigt : c'est répondre à la sauvagerie par la sauvagerie), ça fait de la justice une vengeresse, oeil pour oeil, dent pour dent ...

 

 


  Nemesia
Nemesia
25-10-04
à 12:13

Re: Re: Re: Re: Re:

Oui, je comprends tes arguments, et c'est vrai que condamner à vie est également très dur. En fait, tu vois le travail des prisonniers comme un moyen de payer leur entretien, plutôt que d'être nourris et logés (si l'on peut parler ainsi...) aux frais de la société, c'est ça ? C'est aussi vrai que Justice ne doit pas être confondue avec Vengeance, mais étant donné qu'en prison les condamnés ne travaillent pas (ou quand ils le font, ils sont payés pour ça), je ne pense pas que la société tire vraiment un profit financier de l'abolotion de la peine de mort. Attention, j'approuve le système de la réinsertion sociale et je pense que beaucoup de personnes ont droit à une seconde chance... mais pas toutes.

Mais moi, personnellement, je suis pour (toujours dans la théorie, pas dans la pratique...) pas pour des questions d'argent mais de principe. J'estime que certaines personnes (dans des cas assez restreints) méritent la mort. J'espère que je ne te choque pas trop en affirmant cela, j'ai l'impression que je n'arrive pas très bien à m'expliquer mais je ne voudrais pas que tu me prennes pour une fille cruelle et sans-coeur...


  Songe
Songe
26-10-04
à 09:15

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

En fait je vais chipoter un peu mais après tout je suis aussi assez souvent contradictoire :)

Je dirais donc qu'effectivement certaines personnes n'ont pas de mérite à vivre mais je ne dirais jamais qu'une personne mérite de mourir parce que c'est un jugement qui ne m'appartient pas ...

 


  Nemesia
Nemesia
26-10-04
à 09:56

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

C'est vrai, après tout, on peut penser que personne n'a le droit de vie ou de mort sur autrui... qui sommes-nous pour juger nos semblables ? Mais alors, de quel droit les condamne-t-on à la prison ? C'est également discutable... non ?


  Anonyme
02-11-04
à 17:03

salut!j ai trouve se dossier tres interressant,moi meme je travail sur ce thème et j avoue que c'est un sujet assez complexe à etudier.
mais une chose et sur notre passage sur terre est tellement court qu'il ne vaut mieux pa juger autrui meme si il a commis un crime atroce.car un jour on sera tous juger au moins une fois à notre tour.
merci pour ton site il est tres bien

  Nemesia
Nemesia
02-11-04
à 17:14

Re:

Merci à toi pour ton compliment ! C'est vrai que notre passage sur terre est très court comparé à l'éternité qui nous attend ensuite, et que nous serons tous jugés un jour, mais je ne sais pas si ça doit vraiment nous empêcher de condamner d'autres personnes à mort... Serait-il vraiment juste de les laisser profiter de leur vie alors qu'ils l'ont ôtée à d'innocentes victimes ?

  theo
02-12-04
à 21:41

Re: Re:

SI ON TE FRAPPE SUR LA JOUE DROITE, TEND LA JOUE GAUCHE. Je ne suis pas "croyant" mais c'est une idée qui fait reflechir. Le pardon peut etre un moyen de remettre en question une personne a moins qu'elle ne soit vraiment "folle"!
merci pour votre site... il fait reflechir. En tout cas ne faisons pas aux autres ce qu'on leur demande de pas faire, je crois que c'est tres important.

  Nemesia
Nemesia
07-12-04
à 18:16

Re: Re: Re:

Je suis d'accord avec toi pour la plupart des cas, et je pense que la majorité des gens méritent une seconde chance, mais il y a quand même des crimes que j'ai du mal à pardonner. Le meurtre et le viol surtout... je trouve ça vraiment injuste, mais comme je l'ai déjà dit je ne suis pas pour autant pour le rétablissement de la peine de mort.

  theo
07-12-04
à 19:27

Re: Re: Re: Re:

le débat donc pourait se diriger vers la haine.
je ne sais pas si vous avez vu "Princesse Mononoké" de Miyazaki ( ça peut vous paraitre bizar comme reference mais c'est un chef d'oeuvre), il parle beaucoup de la haine de façon tres inteligente (je trouve!!), ou sinon meme "la haine" de Mathieu Kassovitz.
enfin bref la haine peut rendre la situation pire que ce qu'elle etais auparavant je ne sais pas si je m'explique bien...
il faut cepandant la controler...
un long discour qui peut continuer...
BONNE JOURNé A TOUS!!!

theo

  Nemesia
Nemesia
08-12-04
à 13:07

Re: Re: Re: Re: Re:

La haine ne devrait théoriquement pas intervenir dans le peine de mort, afin que celle-ci reste neutre et objective, mais je pense que c'est humainement impossible. Il est très difficile de ne pas s'impliquer dans une situation qui nous touche.
Mais je suis d'accord avec toi : la haine ne fait qu'envenimer les choses et n'apporte jamais rien de bon. Il faut apprendre à ne pas se laisser envahir par nos sentiments, que ce soit la haine ou autre chose. Je n'ai pas vu Princesse Mononoké bien que j'aime beaucoup Miyasaki ni le film de Mathieu Kassovitz, mais je pense que ce thème est présent dans de nombreux livres ou films. Il suffit de savoir le décrypter.

  Anonyme
20-04-05
à 20:05

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

ds le dernier jour d'un condamné, trouvez vous ke le deroulement de l'histoire est regulier?ya-t-il des prolepse ou des analepses ?

  Nemesia
Nemesia
25-04-05
à 19:35

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Je ne sais pas exactement ce que sont des prolepses ou des analepses, mais si je me rappelle bien (c'est assez vieux) le déroulement de l'histoire n'est pas très régulier. Par exemple, il me semble qu'il y a des sauts dans le temps, des passages qui sont passés sos silence et des retours en arrière. Non ? Dans ce cas le rythme n'est pas chronologique. Peut-être y a-t-il des ellipses ou des sommaires ?

  bu el jean baptiste
28-05-05
à 12:26

Re: Re: Re: Re:

je suis d'accord avec toi mais pas sur tout. Je suis d'accord que l'on ne peut pas rapprocher la peine de mort de l'euthanasie, et je suis pour car on ne peut pas laisser souffrir quelqu'un qui de toute façon aperçoit son couloir blanc. Mais en ce qui concerne la peine capitale je suis pour car contrairement a tous vos dires ce n'est pas un abus, loin de là. Vous savez comment un être peut tuer de sang froid un enfant ou autre personne ? Si vous arriver a le concevoir alors ecriver moi. Je pense qu'il n'y a pas plus juste que la peine de mort . Ne voyez pas dans ce texte quelque forme de religion car je ne crois pas en dieu, je veut juste vous faire comprendre que la peine de mort est utile dans le sens où elle nous a accompagnés tout au long de notre histoire et que depuis qu'on l'a abolie les crimes se sont multipliés. Comment expliquer ça ? Bien moi je vous l'explique : si l'homme ne perçoit aucune sanction derriere ses actes, il continuera à tuer. L'homme est avant tout une bete sauvage que seul la mort réfrène.

  Nemesia
Nemesia
29-05-05
à 16:29

Re: Re: Re: Re: Re:

Je n'ai pas dit que la peine de mort était un abus par nature mais qu'elle le devient forcément quand l'homme l'utilise, car l'homme est un être extrême qui repousse sans cesse ses limites. Si la peine de mort existait encore en France, je suis hélas persuadée qu'à long terme on l'utiliserait pour châtier aussi bien les violeurs et les meutriers que de simples voleurs moins dangereux, ce qui serait tout à fait inacceptable. Et puis tout de même, en tant que chrétienne, je ne peux pas accorder aux hommes le droit de vie et de morts sur leurs semblables, que seul Dieu doit exercer. Je pense que d'autres sanctions, comme la prison à perpétuité, doivent suffir à réfréner les pulsions violentes des hommes.

  Anonyme
13-08-05
à 14:37

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Le problème avec la peine de prison a perpétuité c'est qu'elle n'existe pas vraiment faute de frais a l'état. Les coupables finissent toujours par etre relacher avant la "date" de leur "libération". Je ne suis pas pour la peine de mort mais quelle autre solution peut il y avoir ?

  Nemesia
Nemesia
14-08-05
à 11:48

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Oui, tu as raison, on peut toujours mettre une "peine de sûreté" de 20 ou 30 ans mais les coupables finissent toujours par sortir. Et c'est injuste... A mon avis, la solution pourrait être d'appliquer rigoureusement la peine à perpétuité et de ne pas libérer les condamnés. Ce serait normal...

  Anonyme
17-08-05
à 18:11

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Oui, ce serait normal mais la peine à perpétuité couterais extremement cher à l'état. Ce qui devrait entrainer une hausse des impôts. Alors que choisir ? Une hausse des impots ou une juste justice ? Les avis divergent.   

  Nemesia
Nemesia
18-08-05
à 01:06

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Je ne pense pas que la stricte application des peines de prison à perpétuité couterait si cher que cela et induirait une augmentation des impôts, car ça ne concerne quand même pas beaucoup de personnes. C'est uniquement pour les crimes vraiment graves.

  nini
14-10-06
à 02:34

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Texte très intéressant...

J'aime beaucoup dernier jour d'un condamné, surtout quand on pense que Totor était encore dans sa vingtaine au moment de la rédaction de ce sublime monologue intérieur. Enfin je ne suis pas objective ^^. Je l'aime.


  loris
24-11-09
à 16:32

Re: Re: Re: Re:

hey je voudrais te repondre car moi je prend comme exemple que si c'est mon fils  est tuer ou quoi que ce soit... je me dit qu'il me faut une justice comme tuer l'assassin mais premierement qui suis-je pour decider du sors de mon prochain "dieu crea la vit et l'enlevera quand IL choisira" et deuxiemement et ce que sa ramenerai mon enfant ? et la famille de lassassin mourra aussi (au sens figurer) car c'est l'enfant de quelqun ou le frere ...donc pouquoi punir des innocent et ensuite d'accord sa peut empecher une residive mais si il y a une faute judiciaire ? ou encore comme tony anthony (c'est un livre que j'ai lu) qui lui a fait de la prison avec les pire détenu du monde et a ensuite rencontrer un pasteur qui lui a parler de jesus (je vai te passer tout les détail...) mai tony anthony a ete 3 fois champion du monde de kung fu et rien qu'avec un coup de poing il aurai pu tuer n'importe qui, toi si tu avait ete le pasteur tu serais aller le voir? mais lui il a ete le voir et rien qu'avec un nom ,tony anthony qui est tres fort en art martial a trembler pour en revenir a la peine de mort sil avait ete condaner a la peine capital il n'aurait  pas pu toucher les gens en parlant de ce qu'il a vecu ou meme encore il represente les gens mort qui aurait pu changer alors qu'il sont mort (si sa t'intersse je t'encourage a lire ce livre =l'oeil du tigre de tony anthony)si les crimes on multipliait se n'est pas veritablemen prouver .Mais je n'ai pas dit que j'ete pour ou contre la peine de mort mais c'est vrai qu'il faut en discuter car cela a du pour et du contre ....