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Comment devenir fou en 19 leçons
--> grâce au Horla de Maupassant
J'ai fait ce travail dans le cadre des TPE en terminale littéraire, avec deux amies (j'ai déjà mis sur ce blog mon travail en classe de première). Il s'agissait de répondre à la question : comment une succession d’événements troublants, explicables ou non, peut-elle déboucher sur la folie ? On associait comme matières les lettres et la philosophie, c'est pourquoi nous avons écrit le journal intime d'un homme qui croyait assister à des phénomènes paranormaux mais sans jamais en être sûr, et qui sombrait peu à peu dans la folie. On s'est inspirées de l'oeuvre de Maupassant intitulée Le Horla. Voilà, entre science-fiction et fantastique, bonne lecture ! Jeudi 18 mars 1999 Dear Diary, Je suis enfin arrivé en Ecosse, il faut donc que je m’habitue à parler anglais ! Tu te demandes sans doute pourquoi je suis ici. La jeune femme que j’ai rencontrée en France il y a quelques mois, Maureen MacGregor, qui est aujourd’hui mon épouse, m’a demandé de la suivre dans son pays natal. C’est ainsi que moi, Billy Bob Tampy, j’ai abandonné mon misérable métier de livreur de pizzas et mon petit appartement pour mener une vie de rêve dans un magnifique manoir. Ma femme a en effet hérité d’un somptueux château au bord d’une falaise. Je suis sûr que j’y serai très heureux. Vendredi 2 avril Dear Diary, Je viens de me lever après avoir pris mon petit-déjeuner au lit avec Maureen. En ce moment même, j’entends le bruit des vagues et je contemple l’avenir radieux qui s’offre à moi. Tout va bien et j’espère qu’il en sera toujours ainsi… Dimanche 25 avril Dear Diary, Ma femme est partie depuis une heure et n’est toujours pas rentrée. Je suis inquiet… Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Je ne le supporterais pas. Samedi 8 mai Dear Diary, J’ai peur. Maureen va régulièrement en ville sans me prévenir. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’elle me cache ? Je ne suis pas certain de vouloir le découvrir… Je ne la reconnais plus. Elle est davantage réservée et j’ai parfois l’impression qu’elle est ailleurs. Une idée me travaille, même si j’essaye de ne pas y penser : elle a un amant. Je me demande si je dois lui en parler. Est-ce que j’en aurais le courage ? Dimanche 21 mai Dear Diary, Ça y est, je l’ai fait ! J’en ai enfin discuté avec Maureen. Mais la conversation a mal tourné et nous nous sommes disputés. Je lui ai demandé pourquoi elle s’absentait si souvent mais elle a refusé de me répondre. Comme j’insistais, elle m’a prié de la laisser tranquille. Elle a commencé à se diriger vers la porte et je lui ai pris le bras pour la retenir. Furieuse, elle a saisi de son autre main un vase en porcelaine qui se trouvait près d’elle et me l’a abattu sur la tête. Surpris et sonné, je l’ai lâchée et elle est partie en claquant violemment la porte. Comment dois-je interpréter cette scène ? A-t-elle un amant ? Je ne suis pas plus avancé. Mardi 1er juin Terrible accident près d’Edinburgh Dans la nuit du 30 au 31 mai, Mrs T. a été victime d’un fatal accident de la circulation sur la route menant à Edinburgh. Après avoir dérapé, sa voiture a fait plusieurs tonneaux avant de finir sa course contre un arbre. L’amas de tôle froissée a attiré l’attention d’un automobiliste, qui s’est arrêté pour constater l’ampleur des dégâts. Il a alors découvert le corps de la jeune femme sans connaissance gisant sur le capot. L’homme a aussitôt prévenu les secours, qui n’ont pu que constater le décès. Les enquêteurs pensent que la conductrice a perdu le contrôle de son véhicule mais ils n’excluent pas l’hypothèse du suicide. Voilà l’article qui est paru aujourd’hui dans le Times. Tout est de ma faute ! En effet, ce que les policiers ignorent, c’est que je suis la cause de sa mort. C’est moi qui ai encore provoqué une dispute ce soir-là, je suis entièrement responsable. Je l’ai tuée ! Je voulais connaître la vérité coûte que coûte et je lui ai demandé des explications. Voulant fuir mes questions, elle est sortie en courant de la pièce. Elle s’est précipité dans la voiture et est partie comme une furie. J’ai cru qu’elle allait se réfugier chez sa mère, qui habite Edinburgh, et je n’ai pas essayé de la rattraper. Ce fut la dernière fois que je la vis vivante. Lundi 7 juin Dear Diary, Je suis vraiment stupide. Quel idiot je fais ! J’ai eu de nombreuses révélations ces derniers jours. Le docteur Gherkin m’a appelé pour me demander pourquoi Maureen ne s’était pas présenté à son rendez-vous. Je l’ai questionné et il m’a répondu qu’il suivait ma femme, en tant que gynécologue, depuis plus de deux mois. C’est ainsi que j’ai appris avec stupeur qu’elle était enceinte de notre enfant. Cependant, il m’a dit aussi que sa grossesse avait peu de chances d’arriver à terme car elle avait une malformation utérine, ce qui nécessitait un suivi médical important. Elle n’avait donc pas d’amant ! Elle se rendait seulement chez le médecin et au club de préparation à l’accouchement. Elle avait préféré me le cacher car le bébé n’aurait sûrement pas pu venir au monde… Je suis l’assassin de deux êtres humains, je suis un monstre ! Jeudi 10 juin Dear Diary, Cela fait maintenant dix jours que Maureen est morte et je suis toujours aussi bouleversé. Je suis tellement désemparé que je ne sais plus ce que je fais. Tout à l’heure, la bouteille de vin que j’avais posée au bord de la table est tombée par terre. Elle devait être en équilibre. Je me suis baissé pour la rattraper mais je n’ai pas été assez rapide et j’ai été éclaboussé. Comme un assassin, j’ai eu les mains souillées par ce liquide couleur sang. Mercredi 23 juin Dear Diary, Hier, je suis allé me recueillir sur la tombe de ma femme. Je lui ai apporté des roses, ses fleurs préférées, et je me suis rendu compte qu’une des tiges était cassée. J’ai dû la jeter. J’ai déposé le bouquet et je suis resté là, debout, emprisonné dans mon chagrin. Quand j’ai voulu monter dans la voiture pour repartir, je me suis aperçu que je n’avais plus mes clés. J’ai pensé que je les avais perdues dans le cimetière et je suis donc retourné sur mes pas. Je les ai alors vues sur la tombe de Maureen. Comment étaient-elles arrivées là ? Je suis rentré sans autre incident. Mais je me demande si je ne devrais pas en parler à mon ami Roberto Plazza qui est en licence de philosophie. Mon état, vraiment, est bizarre : je me sens anxieux et troublé. Jeudi 1er juillet Dear Diary, Tu as sans doute remarqué que j’ai brusquement arrêté d’écrire la dernière fois. En effet, avant que j’aie eu le temps de fermer la fenêtre, le vent s’est engouffré dans la pièce. La porte a claqué violemment et un éclair a embrasé le ciel, projetant sur le mur des ombres fantomatiques. Mais ce n’est pas le plus inquiétant… J’ai cru entendre dans le lointain des pleurs de bébé portés par le vent. Cela n’a duré qu’un court instant mais ce fut suffisant pour me glacer le sang. La tempête a cessé aussi brutalement qu’elle avait commencé, me laissant pétrifié. Après cette frayeur, je n’ai pas eu le courage d’affronter les couloirs sombres et sinistres de ce château isolé qui me fait de plus en plus peur. Je n’ai pas osé revenir te chercher dans mon bureau. Lundi 12 juillet Dear Diary, Cette fois, c’est vraiment anormal. Il se passe quelque chose, j’en suis certain. Je ne suis pas seul dans ce château… Je me demande parfois s’il n’est pas hanté. J’ai vu hier des choses qui m’ont vraiment troublé. Alors que je passais dans le couloir du deuxième étage, une photo de mon mariage avec Maureen, accrochée au mur, est tombée devant moi. En la ramassant, je me suis rendu compte que le verre du cadre s’était fêlé juste entre nous deux. Nous étions maintenant séparés par une profonde fissure… Ce n’est pas un hasard, j’en suis convaincu. Tu vas sans doute me croire fou, mais je pense que Maureen est derrière tout ça… ou plutôt son fantôme. Oui, tu m’as bien compris : elle me hante. A mon avis, c’est elle qui a provoqué tous les mystérieux incidents qui m’arrivent ces derniers temps. Samedi 31 juillet Dear Diary, Ce matin, j’ai téléphoné à Benjamin. J’étais effrayé et j’avais besoin de lui parler. Comme je m’y attendais, il a tenté de me raisonner en rationalisant ce qui s’était passé. Il a attribué une explication logique à toutes mes mésaventures mais il n’a pas réussi à me faire changer d’idée. Quand je lui ai fait part de mes doutes, il m’a dit que j’étais d’une nature influençable et que le décès de Maureen avait sans doute accentué ce trait de caractère. Lorsque je lui ai répondu qu’il était étroit d’esprit, il m’a raccroché au nez. Je deviens fou ? Qui me sauvera ?Cela m’a amené à penser que je devrais peut-être consulter un psychiatre. J’ai pris un rendez-vous pour fin août. J’espère que ça me fera du bien… et surtout que je pourrai tenir jusque là. Jeudi 12 août Dear Diary, Je ne suis pas fou ; je l’ai vue. C’est arrivé avant-hier. En sortant du cinéma d’Edinburgh, j’ai vu une jeune femme de dos qui m’a rappelé Maureen. En effet, comme mon épouse, cette créature avait de courts cheveux bruns et raides. Un détail m’a sauté aux yeux : elle portait la même robe que ma femme le soir du drame. Au moment ou je me faisais cette réflexion, elle s’est retournée et j’ai découvert son visage : il était couvert de cicatrices. On aurait dit qu’elle venait d’avoir un terrible accident. Quand elle s’est éloignée, je l’ai suivie presque malgré moi, comme si quelqu’un me prenait par la main. J’avais l’impression de vivre cette scène en spectateur, comme si mon corps était mû par une force étrangère. Je me suis retrouvé sans savoir comment dans un parc à l’autre bout de la ville. Je me suis aperçu avec stupeur que c’était celui où j’avais rencontré ma future femme pour la première fois. L’inconnue s’est assise sur un banc… sur le banc où, il y a un an à peine, j’avais demandé Maureen en mariage. Un groupe de passants l’a cachée un instant à ma vue et, quand j’ai pu de nouveau regarder dans sa direction, elle avait disparu. Dimanche 26 septembre Dear Diary, Il s’est passé un certain nombre de choses depuis la dernière fois. Je me suis rendu à deux reprises chez le psychiatre, qui m’a prescrit des médicaments. Il a affirmé que je ne souffrais pas de à remettre en cause l’existence des fantômes. Il a entrepris de me raisonner en trouvant des explications logiques à tout ce qui m’était arrivé. Par exemple, il est possible que, lors de la tempête, mon imagination ait transformé des cris de mouettes en pleurs en bébé. Cela m’a paru assez convaincant. Toutefois, Roberto a eu plus de mal à résoudre l’énigme de la photo de mariage. Il a attribué la chute et la fêlure du cadre à un malencontreux hasard, mais je ne l’approuve pas entièrement. Je ne sais plus troubles mentaux importants mais je n’en suis pas persuadé. Je verrai si le traitement est efficace. Mardi 5 Octobre Dear Diary, Je suis bouleversé. Quelque chose d’horrible s’est produit aujourd’hui. Tu ne devineras jamais ce que j’ai trouvé dans ma boîte aux lettres ce matin… deux petits chaussons de bébé accompagnés d’une feuille blanche avec un simple mot : ASSASSIN. Tu ne peux pas imaginer l’effet que ça a produit sur moi. C’est une preuve ! Le spectre de Maureen est bel et bien revenu. Il veut se venger, il veut me tuer. Qui d’autre aurait pu glisser ça dans la boîte aux lettres ? Un mauvais farceur ? Personne n’est au courant de notre dispute. A moins que Maureen ne se soit arrêtée quelque part avant d’avoir son accident et n’ait parlé à quelqu’un… mais cette hypothèse me paraît invraisemblable, car Maureen n’avait pas l’habitude de se confier au premier venu. Ce ne peut être que son fantôme. Dimanche 31 octobre Dear Diary, Je suis allé consulter la psychologue et je lui ai raconté ce qui m’arrivait. Ça n’a pas été facile, mais je lui ai tout de même avoué que je croyais aux esprits. Je lui ai fait part de ce que j’appelais au début des coïncidences troublantes mais que j’ai peu à peu considéré comme des manifestations du fantôme de ma femme. Elle m’a dit que ce n’était pas une preuve de folie et m’a demandé si je n’avais rien d’autre à lui révéler. Après avoir hésité un long moment, je lui ai appris non sans mal que je m’étais disputé avec Maureen ce soir-là. Je lui ai alors tout dévoilé : ma culpabilité, mes peurs, mes doutes… Elle a dû comprendre ce que j’attendais d’elle car elle m’a écouté attentivement sans jamais m’interrompre. J’ai pu me délivrer de ce secret si lourd à porter, et je me suis soudain senti revivre. Jeudi 11 novembre Dear Diary, J’entre dans une semaine à l’hôpital psychiatrique Crazynuts… Lundi 6 décembre Dear Diary, Je vais mieux. Je suis sorti samedi matin de l’hôpital. Ces quelques jours m’ont fait le plus grand bien : je me sens délivré de mes craintes. Le fantôme de Maureen a cessé de m’obséder. Je pense même qu’il n’a jamais existé. Je me suis laissé emporter par mon imagination et cette succession de coïncidences m’a fait perdre tous mes moyens. Maintenant, je suis guéri… et j’entends bien le rester. Vendredi 31 décembre Dear Diary, Cette fois, je ne suis pas fou. J’ai vu… j’ai vu… j’ai vu !…Je ne puis plus douter… j’ai vu !… J’ai encore froid jusque dans les ongles… J’ai encore peur jusque dans les moelles… j’ai vu !… J’étais tranquillement en train de relire Le Horla dans mon bureau quand un vent glacial s’est brusquement engouffré dans la pièce. Tous les papiers se sont alors envolés et les lumières se sont éteintes, me plongeant dans l’obscurité. Le vent est tombé aussi brutalement qu’il était venu, mais les rideaux continuaient à s’agiter comme si une main invisible s’était amusée à leur donner des formes étranges. Un frisson m’a parcouru l’échine… mais ce n’était que le début. La lueur du clair de lune m’a alors permis de distinguer près de la fenêtre une vague silhouette. Ses contours se sont peu à peu précisés : c’était Maureen ! Non, je ne suis pas fou. Elle était là. Elle était venue pour prendre sa revanche. J’étais paralysé par la peur, incapable de me raisonner. C’est alors que Maureen a levé lentement le bras dans ma direction et a pointé le doigt sur moi. Elle m’a parlé, d’une voix que je ne lui connaissais pas et qui m’a fait l’effet d’un écho d’outre-tombe : " Tu m’as tuée. Tu nous a tués. On aurait pu être une famille. " Et pendant qu’elle prononçait ces terribles paroles, j’ai eu l’impression de voir des flammes surgir dans son regard. Avant que j’ai eu le temps de réagir, l’apparition a commencé à s’évanouir et une lumière aveuglante m’a obligé à fermer les yeux. Lorsque je les ai rouverts, les lampes étaient de nouveau allumées mais la fenêtre était ouverte et les papiers dispersés sur le sol. Maureen avait disparu. J’étais pourtant sûr de n’avoir pas rêvé. Imaginé par Némésia dans la rubrique Dossiers thématiques
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