Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Chez moi

On en parle

Une quête ?


En ce moment

Avis de passage


Sommeil

 Fuir au loin. Partir de ce monde, de ce monde sans réponse. De ce monde où les demandes ne correspondent pas. Rêver d’un lieu meilleur, d’un ailleurs sans couleur. D’un pays aux mille douleurs. Rien ne vient troubler la tranquillité de Bastien. Il est serein pour quelques heures. Dormeur. Réparateur. Le noir absolu ne l’effraie pas. Il est là. Il va.

Contempler le soleil qui se couche doucement. Rouge firmament. Un éclair traverse la lumière. La nature se déchaîne. Amour et haine. Violentes passions. Poison d’ignorance, indifférence. Vengeance réclamée le sang fait couler. Éternité. Aucun obstacle ne se dresse contre la débâcle, inutiles efforts, si vains et si futiles. Le corps engourdi allongé sur un lit cauchemarde doucement. Plaisamment. Surtout ne rien brusquer, ne pas le réveiller. Bastien s’imagine, se surprend lui-même. Il refuse le crime. Il est la victime. Paysage de mort défile sous ses yeux, adieu, c’est mieux. Précipitation soudaine sans préméditation, attention qui se draine avec difficultés. Saluée.

On recommence un tour de piste. Le voici de nouveau dans l’arène, c’est le même. Si différent en même temps ! Incroyable ce que la vie peut changer. Préserver. On lui doit tellement de choses, des malheurs et des roses, qu’on ne sait jamais par quoi commencer. La remercier ou la détester. La jeter. La vénérer. Et si l’on commençait tout simplement par vivre ? Mais c’est le moins rentable, ni facile ni agréable. Le moins profitable. Un coup de pied dans le sable, un ricochet dans la mer. Des larmes amères. Sincères et austères.

Ses yeux se ferment malgré lui. Il est prêt pour la nuit, si près de la sortie. Terme fatal qui recommence chaque jour. Tous les soirs, désespoir. Ce serait si simple de s’en aller enfin ! Ce serait la fin, nouveau lendemain. Bastien n’a qu’à se taire, juste se laisser faire. Un tout petit rien. Un matin. Car des paupières lourdes finiront par s’ouvrir, rideaux dévoilant la scène de théâtre. Scandale d’intimité, deuxième moitié. Mais l’autre n’est plus, inconnue à jamais disparue. Perdue. Labyrinthe d’étoiles illuminé pour lui, céleste chemin qui l’éblouit, un ciel d’orage, rempli de nuages, s’amasse au-dessus de sa tête. Il doit quitter la fête, retrouver le désert, et s’enfoncer un peu plus à chaque pas dans l’immensité du vide.

Imaginé par Némésia dans la rubrique Bastien